mercredi 24 juillet 2013

Billet libre : Coca-Cola et obésité, prise 2

Donna Mulholland, responsable du marketing chez Coca-Cola, affirme que le fait que l'entreprise lance une campagne publicitaire contre l'obésité ne signifie pas qu'elle admette être en partie responsable du problème.

Voici quelques faits, tirés d'un article pertinent de Marie Allard de La Presse du 24 avril dernier.

L'approche marketing choisie par Cocal-Cola fait réagir. Je vous invite d'ailleurs à lire les commentaires écrits par les Internautes dans le blogue de Protégez-vous pour avoir une idée des opinions négatives relativement généralisées concernant cette approche.


Si Coca-cola affirme avoir effectuer un développement important de la vente de ses produits sans sucre, la majorité de son chiffre d'affaires provient toujours de ses produits d'origine. Saviez-vous qu'en moyenne, les boissons sucrées contiennent environ 7 cuillères à thé de sucre par canette de 355 ml. Les boissons gazeuses et énergisantes en contiennent souvent encore davantage. La coalition québécoise sur la problématique du poids, du site Web dont sont tirés ces derniers chiffres, estime que les boissons sucrées, particulièrement les boissons gazeuses, sont un facteur contributif à l'augmentation de l'obésité de par leur prix très bas combiné à leur forte promotion.


Est-il éthique pour une entreprise de centrer sa politique de dons et de développement social autour du problème auquel ses produits contribuent ? Car il est certain que les produits de Coca-Cola contribuent à l'obésité, particulièrement l'obésité infantile!
 
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est définie de plusieurs manières par plusieurs intervenants au niveau mondial. Elle consiste principalement en une philosophie de gestion prônant un respect des lois internationales et de l'éthique des affaires au niveau des points suivants : la gouvernance de l'organisation, les droits de l'homme, les relations et les conditions de travail avec les employés, l'environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs ainsi que les communautés et le développement local (selon la norme ISO26000, à lire sur Wikipédia). Considérée par plusieurs comme la voie nécessaire pour un meilleur développement industriel, la RSE est un mouvement en croissance. Industrie Canada a d'ailleurs développé divers outils pour aider les entreprises canadiennes à réussir le virage vers la RSE. L'un de ceux-ci s'arrête à l'aspect marketing des produits, dont les principales caractéristiques devraient être celles-ci :
  • La crédibilité
  • La pertinence
  • L'efficacité
  • Être distinctif
Là où la bât blesse pour Coca-Cola, c'est dans la crédibilité. En affirmant que le nouvel élan social de l'entreprise ne signifie pas que celle-ci admet les torts que ses produits causent à la société, Coca-Cola perd toute légitimité. Si Coca-Cola avait réellement eu une approche RSE, elle aurait donné une information pertinente et fiable sur l'impact réelle de ses produits. La négation accompagnant la publicité crée un message contradictoire, qui annule le potentiel effet bénéfique sur la réputation de l'entreprise pour le transformer en une vague de rejet de la part des consommateurs. Cette vague va t'elle se transformer en refus d'achat? J'en doute fortement. Mais c'est la première fois dans l'histoire de l'entreprise qu'une bonne action se transforme en activité de gestion de crise, et ceci est en grande partie dû au changement de mentalité des consommateurs avertis qui utilisent la force du Web pour se faire entendre!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire